La mort de mon oncle,Cyrille...
- MomOfYanis
- 2 juil. 2019
- 11 min de lecture
Coucou les filles, aujourd'hui je vous retrouve pour vous parlez de la mort de mon oncle, Cyrille...le jour le plus horrible de ma vie. Le 26 juillet 2017, et sa mort quelques jours plus tard le 29 Juillet 2017... C'est un des post que je redoutai le plus à vous faire... Mais il le faut,si ça peut aider certaines personnes qui ont peut-être vécues des choses similaires...
Mon oncle Cyrille, il avait 36 ans, un homme très discret, qui ne parlait jamais de ses sentiments, on ne savait jamais ce qu'il ressentait, un homme très fière qui ne s'excusait pas, il avait beaucoup de caractère, il n'as pas eu une enfance des plus simples, ce qui faisait de lui quelqu'un de vraiment très froid concernant ses sentiments, il a perdu son petit frère à l'âge de 20 ans, alors que son petit-frère n'avait seulement que 18 ans, c'était mon oncle aussi, Erwan... que j'ai connue pendant seulement quelques années de ma vie. Je ne me rappelle malheureusement pas de lui... Il s'est suicidé par pendaison à l'âge de 18 ans... Enfance difficile, mal dans sa peau...
Depuis la mort de son frère, mon oncle, Cyrille, n'as plus jamais étais le même. Il est devenu quelqu'un d'autre et ne prenait plus goût à la vie. Ça n'allais plus avec sa copine non plus, ils ont eu deux enfants ensembles et se sont séparés. Il est donc venu chez mes parents habiter le temps de se trouver un nouveau logement. J'habitais encore avec mes parents à ce temps là, pendant 1 ans voir presque 2 comme ça. Pour moi il était comme un père, mon deuxième papa. Je m'étais habituée à sa présence continuelle. Mael habitait avec nous aussi à ce moment-là.
Arrive juillet 2017, il avait trouvé une maison, avait une nouvelle copine depuis quelques mois. Et mon oncle me demande si je peux venir passer la semaine chez lui pour garder ma petite cousine de 6 ans, car il travaille tôt le matin et qu'il n'as personne pour garder sa fille. Je lui dis que oui, il n'y a aucun problème, je lui demande si Mael peut venir aussi, il me dit que oui, je suis donc trop ravie. Je me dis que ça va nous faire une petite semaine de vacance ensemble ! Tout se passait très très bien, bonne ambiance, Mael discutait bien avec mon oncle etc... tout était niquel.
Jusqu'au 26 juillet 2017... La journée la plus horrible de ma vie. On se lève, la journée démarre très bien, il fait super beau. Mon oncle rentre du travail vers 12H, on mange, et on est censés aller sur Brest l'après-midi même, mon oncle allait très bien, on rigolait à table etc. Je lui dis juste que sa fille a était dur, mon oncle lui cédait beaucoup de choses donc elle a beaucoup de caractère et est très capricieuse. Elle m'en avait fait baver toute la matinée. Mon oncle voulait aller sur Brest mais pas sa copine, du coup une dispute éclate entre eux. Ils ne se parlent pas... Elle monte s'enfermer, moi je décide d'aller faire une petite sieste, j'étais super fatiguée, mon oncle me dit qu'il va faire de l'essence et qu'il revient. Moi je pars faire ma sieste. Je ne reverrai au final jamais mon oncle car quand il est revenu de la station d'essence, je dormais encore. Je me réveille à cause des cris de leur dispute qui s'envenime...ils sont enfermés dans leur chambre. Moi je descend avec la petite et Mael. Ça criait en haut... On entends des bouteilles tombaient etc... Bref. Je décide de protéger la petite et de l'empêcher de monter. 19h passe, 20h passe, 20h30 passe et ils sont toujours enfermés en haut. Mael dit qu'il serait temps de faire à manger à la petite... Donc on allait préparer à manger, jusqu'à ce qu'on entende " Allez ouvre Cyrille, je t'en supplie, ouvre-moi." c'était sa copine qui pleurait... Je décide de ne pas m'en mêler. Et là on entends un hurlement et sa copine qui nous crie "Appelez les pompiers, vite, appelez les pompiers!!" Moi et Mael on monte en courant.....On enferme la petite dans la chambre avec les chiens et on lui dit de rester là jusqu'à ce qu'on vienne la chercher et on lui dit de ne pas sortir. Et là... Scène d'horreur. Je vois mon oncle pendu dans la douche... Sa copine qui le détache et le porte avec Mael pour le mettre au sol. Il était livide... je ne comprenais pas ce qu'il se passait... Même si je l'ai vue pendu, je ne me rendais pas compte de la situation et je pensai que c'était juste un coma parce-qu'il avait bu ou autre...Jusqu'à que sa copine dise à mon mari, "masse-le", moi j'appelle les pompiers complètement affolée, le souffle coupé, je n'arrivais quasiment pas à parler car je n'avais plus de respiration. Les pompiers décrochent et je suis en panique, en larmes je leur dis que mon oncle a tenté de se suicider, je leur demande de venir vite, je leur donne l'adresse postale, et elle nous donne les consignes pour le masser. Je laisse le téléphone à Mael et la copine de mon oncle qui masse et font du bouche à bouche, à tour de rôle. Moi je prends la petite et je m'en vais dehors attendre les secours. Ma cousine comprends qu'il est arrivé quelque chose à son papa, je lui dis de ne pas s'inquiéter, que ce n'est rien de grave, mais elle fond en larmes, elle n'est pas bête et elle comprend. Je suis en chaussettes dehors, sous la pluie. Avec ma cousine. Je lui donne ma veste pour se couvrir. Et on attends, on attends.... de longues minutes.... Ça paraissait tellement long. En suite je prends la lourde responsabilité d'appeler ma mère pour la prévenir... Vous vous rendez compte? Ma mère avait déjà perdu son premier petit-frère qui s'est suicidé par pendaison, et là je devais lui dire que je venais de retrouver son deuxième et dernier petit-frère pendu aussi?? Sachant que ma mère était très proche de Cyrille, c'était comme des jumeaux, ils s'aimaient plus que tout. Et étaient vraiment très très proches.
J'appelle donc ma mère...elle décroche, je suis en larmes, elle s'inquiète et me demande ce qu'il se passe, j'ai toujours le souffle coupé, je n'arrive pas à parler, aucuns sons ne sort. Elle commence à paniquer et me crie "mais dis-moi ce qu'il se passe!!!!" Je réussis enfin à parler, et je lui dis "Maman, Cyrille a fait une bêtise." Elle comprend immédiatement... mais me dit "Quoi?? Qu'est-ce qu'il a fait? dis-moi!!" je sens une grande panique monter dans sa voix... Je lui réponds "Il a essayé de se suicider" et elle me réponds "QUOIIIII???" elle hurle, elle pleure, et elle me dit "mais dis moi qu'il s'est raté, dis moi qu'il s'est raté." Sauf que je n'en savais rien, je ne savais pas si mon oncle allait bien ou non. Je dis que Mael et sa copine sont en train de le masser et qu'on attends les secours et là elle raccroche sans aucuns mots.... Ma petite sœur m'as rapportée qu'à la seconde où elle a raccrochée avec moi, elle a hurlée de toutes ses forces en pleurant. Je venais de bouleverser la vie de ma mère. C'était atroce.
Les secours arrivent enfin, ils me demandent de rester dehors pour accueillir le samu. Ils prennent le relais de mon mari et de sa copine, ils me rejoignent dehors, je prends mon mari dans les bras et je pleure, je pleure. C'était le jour le plus horrible de ma vie. Sa copine me prends dans ses bras et pleure à sanglots, elle aussi. On est désemparés et on ne s'y attendais pas du tout, le matin tout allait très bien, mon oncle R.I.G.O.L.A.I.T comment on peut passer d'un rire à se pendre en quelques heures.....?? Je ne comprenais pas son geste... Je me disais qu'il pouvait pas nous faire ça. C'était injuste!! Il pouvait pas abandonner ses 2 filles, et notre famille ! On avait besoin de lui, ma maman avait besoin de lui ! C'était son seul pilier, et je le savais. J'avais peur de comment aller devenir ma maman s'il venait à ne jamais se réveiller. Je ne pensais qu'à ça, et à mes cousines... Comment leur annoncer? Je me sentais coupable, coupable d'avoir étais sous le même toit que leur papa et de ne pas avoir pue empêcher tout ça. Je me sentais responsable de ça. Le Samu arrive, nous demande de sortir tous de la maison, mes parents arrivent, ils sont totalement sous le choc. On attends que le samu viennent nous donner des nouvelles. Le médecin descend pour nous dire qu'ils ont réussi à trouver un pouls et qu'ils vont l'envoyer à l'hôpital des armées à Brest au service de déchoquage. Ma mère le suit avec sa copine, et moi je rentre avec mon père, ma cousine, et mon mari. On récupère Léa, la plus grande. qui était gardée par le frère de mon père avec ma sœur et mon frère le temps que mes parents viennent jusque chez Cyrille... Léa pose beaucoup de questions, elle comprend, elle aussi que quelque chose de grave est arrivé, et je vois qu'elle ne va pas bien et qu'elle s'inquiète beaucoup pour son père, elle pose beaucoup de questions, elle voit du sang sur mon téléphone et s'inquiète encore plus....bref, l'horreur. Je lui dis que son père avait beaucoup bu et qu'il avait fait une chute et qu'il était dans le coma, je ne voulais pas trop l'inquiéter. Je ne savais pas quoi inventer, moi.... Je savais juste que je ne pouvais pas lui dire comme ça de but en blanc que son père était entre la vie et la mort. On rentre chez moi, on attends ma maman et des nouvelles... Toute ma famille s'était réunie chez moi, on dormait tous dans le salon, c'était devenue un vrai camping...Ma tante arrive. Ma mère rentre et nous dit que ce soir là, il était stable mais qu'ils l'ont plongés dans un coma artificiel pour que son corps se régénère car son cerveau a sûrement souffert du manque d'oxygène qu'il a subit lors de sa pendaison...
Cette nuit, je ne dors pas, je suis auprès de mon mari, et je vais mal, je veux que mon oncle reste en vie et j'ai peur qu'il s'en aille vers l'au-delà. La mère des enfants de mon oncle arrive, elle aussi. Elle se sentait très mal. Elle pleurait beaucoup car elle aimait encore mon oncle, c'est juste que mon oncle avec sa dépression était devenu invivable... Elle avait donc pris la décision de le quitter comme il ne voulait pas se faire aider. On va le voir à l'hôpital tous les jours. Le lendemain, le médecin nous prends en réunion et nous dis qu'il a des chances de se réveiller mais que s'il se réveille, il y a de grandes chances que ce sois avec des séquelles, on pleure tous dans son bureau. A ce moment-là, j'étais égoïste, je ne voulais pas que mon oncle meurt, je ne voulais pas devoir faire face à sa mort. Alors tant pis s'il devait se réveiller handicapé, je le voulais juste auprès de moi. Je ne voulais pas avoir sa mort sur la conscience...Je me sentais tellement fautive, comme tout le monde le connaissait dépressif, j'avais l'impression d'être la personne qui n'avait pas assez veillée sur lui. Je ne pouvais pas annoncer à mes cousines qu'elles n'avaient plus de père par ma faute.
Et si j'avais fais attention? et si j'étais montée plus tôt? et si je m'en serai mêlée? et si je n'avais pas saoulée mon oncle le matin même pour lui dire que sa fille était dur ? pleins de "Et si?" tournaient sans cesse en rond dans ma tête. Ils ont arrêtés de lui donner des médicaments pour qu'il se réveille, donc on attendais, on attendais...dès que la sonnerie du téléphone de ma mère retentissait, on sautait dessus en espérant que c'était le médecin pour nous avertir de son réveil, mais ça n'est jamais arrivé.
Son cœur faiblissait, sa saturation d'oxygène aussi, les médecins étaient de moins en moins optimistes. Un soir le médecin était très optimiste et le lendemain on nous parle de dons d'organes et tout le tralala.... J'étais tellement dans un état de tristesse, que je m'en suis prise au médecin en lui disant que c'était dégueulasse de nous dire la veille que tout allait bien et que c'était en bonne voie et de nous dire le lendemain qu'il y avait peu de chances et de nous parler de dons d'organes.....Je sais que les médecins n'y étaient pour rien, mais il fallait que je m'en prenne à quelqu'un.
Le 29 juillet au matin, on reçoit un appel de l'hôpital, le médecin de mon oncle, qui nous dit que son état s'aggrave et qu'ils pensent que Cyrille est décédé déjà... qu'il serait parti dans la nuit...qu'il aurait fait une mort cérébrale... c'est-à-dire que son cerveau n'as plus aucunes activités et qu'il ne fonctionne plus. Elle nous prévient qu'on va l'envoyer faire une IRM pour voir si effectivement mon oncle aurait fait une mort encéphalique dans la nuit et qu'on aurait le verdict en début d'après-midi.
On se rends donc à l'hôpital en début d'après-midi avec ma cousine, la plus grande, Léa... Elle voulait voir son père. Le médecin accepte qu'elle le voit, mais la prépare en lui disant qu'il est branché a beaucoup de machines et que ça peut être très impressionnant, ma cousine veut quand même y aller, elle y va avec sa mère et une infirmière. Elle revient en pleure, en pleure, je la prends dans mes bras, ça me brise de la voir comme ça, c'est comme ma petite sœur, on a toutes étaient élevés ensembles. Le médecin nous dis que le verdict est tombé et nous prends dans son bureau......On la suit.
Elle nous annonce le décès de mon oncle...Son cerveau n'as plus aucunes activités...Tout les neurones ont étaient détruits, ayant souffert du manque d'oxygène... Il suffit de quelques minutes pour que le cerveau en souffre déjà trop. Je suis anéantie, ma mère aussi. On nous parle de dons d'organes et de choses très compliquées, administrativement parlant.... On étaient pas prêts, ma mère pleure. Elle est détruite, elle aussi. Et je suis encore plus détruite de voir ma mère dans cet état-là. Ça y est je culpabilise, je pense à mes cousines qui n'ont plus de père, et je pleure comme jamais j'ai pleurée. Mon mari me prends dans ses bras, il est très présent pour moi. Il pleure aussi. Il était lui aussi anéanti, il s'entendait tellement bien avec mon tonton, il s'aimait vraiment bien les deux....
Mon oncle est donc décédé le 29 juillet 2017, 2 jours avant mes 18 ans.... Je ne les ai pas fêtés bien évidemment. Et je garderai toujours un goût amer lors de mes anniversaires. C'était horrible, j'avais l'impression qu'on n'avait pas réussi à ramener mon oncle en vie, ça y est il était mort, ça y est je ne le verrai plus...Ça me détruisais rien que d'y penser. J'ai vue la mort en face de moi, j'ai retrouvée mon oncle pendu à l'âge de 17 ans... Qui est préparé à ça en ayant à peine 17 ans?... Personne, je pense.
J'ai du mettre facilement une bonne année, voir une année et demie à m'en remettre, c'était des pleurs, des angoisses nocturnes, de grosses disputes avec mon mari, de la violence qui avait besoin de sortir de mon corps, j'étais violent verbalement, physiquement ( je ne m'en prenais à personne rassurez-vous, je ne tapais personne, mais j'avais des gestes violents, j'étais agressive envers mes proches et mon mari...) J'étais énervée, j'en voulais à mon oncle de nous avoir abandonnés, d'avoir gâché nos vies... Car même à l'heure d'aujourd'hui, ma famille n'est plus la même. Ma famille ne sera plus jamais la même, mon père est complètement détruit, et n'arrive pas à s'en remettre, c'est un fantôme, c'est comme si je n'avais plus de père moi non plus. Alors oui, je suis heureuse de me dire que mon oncle est enfin en paix, qu'il va mieux, qu'il est mieux là où il est, mais je lui en veux, car il n'as pensait qu'à lui, il a abandonné ses filles, a abandonné ma mère et moi. Et je lui en veux car il a fait énormément de mal à ma famille. Mais bon, la vie c'est ça. Des hauts et des bas. Des choses dramatiques... Mais il faut se relever et faire face. C'est ça ma philosophie.
Je suis une battante et je ne me laisserai jamais aller, à l'heure d'aujourd'hui, je m'en suis remise, je vais bien et je n'ai plus le choix maintenant que j'ai Yanis, je ne peux plus me laisser aller, je dois me battre et faire face à tout les obstacles de la vie, lui montrer l'exemple et lui montrer que chez nous, on abandonne jamais et on ne baisse pas les bras. J.A.M.A.I.S, on a le droit d'avoir des coups de mou, mais on ne baisse jamais les bras, on continue de vivre et d'avancer! Car la vie est BELLE!!!!!! Il faut se battre. Oui ça prend du temps, mais on s'en remet.
C'était mon deuxième papa, je l'aimais plus que tout au monde, il était mon parrain. J'ai donc pris la décision de l'ancrer dans ma peau pour la vie, d'où mon tatouage sur mon poignet "Cyrille" avec les battements du cœur qui représente la réanimation qu'on a du effectuer, son suicide... Il est à jamais ancré en moi.
Je t'aime à jamais, mon ange, mon bel amour.
Signé,
MomOfYanis
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